Entre Ciel et Terre

L'Enseignement de l'école aski̱tismós par Sethen

vendredi 24 février 2012

Vouloir bien faire

Bonjour à tous, suite et fin des précédents articlesNe pas essayer de faire le thé - J'attends que tu m'attache !
Lorsque l'on oeuvre au thé, au début, parfois, un goût de jus de chaussette se manifestera. Il ne faut pas être déçu, c'est les premiers pas. Il ne faut pas bien vouloir faire dès le début, c'est dangereux, puisque cela donne au néophyte l'illusion de faire ce qui doit être fait. Lorsque l'on a intégrer les règles, au commencement, on pratique avec précision, mais c'est être à contre-courant. Nous ne sommes pas dans le non-agir.
On oeuvre au thé dans un cadre très clair : présence, relaxation, observation, préparation, dégustation, retrait...
En voulant bien faire, le néophyte est victime de son imagination, il raidit l'enseignement, il s'auto-flagelle ! Mince, mince et mince ! Oeuvrer au thé, ce n'est pas suivre la bonne ligne du tableau d'infusion. C'est un état d'être qui est dans la non-résistance, dans le faire, sinon c'est juste s'éloigné de l'essentiel.
Peut-être aura-t-on du mal à comprendre comment ne pas "peser" le thé pour avoir un taux d'extraction correcte fait partie de la résistance. J'explique pour éviter toutes interprétations étonnées. Si l'on utilise une balance, alors on pèse le thé avant la préparation, et on réserve dans un récipient à côté de son plateau à thé. On ne pèse pas pendant la préparation. Cela va figer la pratique. D'où, je le rappelle, l'essentialité des gaiwans.
Durant le cheminement, il est possible de s'égarer dans sa propre construction de la voie, on fait confiance à son intellect pour comprendre la voie que l'on arpente. Ici, je parle pour la Voie du Ciel et de la Terre. Il y a une manière de faire, que j'enseigne, mais il existe évidemment des obstacles. Il n'existe pas de barème particulier pour dire "tu pratiques mal" ou "tu pratiques bien". Même "mal" pratiquer c'est déjà pratiquer. Cependant, il est important de se rectifier par soi-même ou avec l'aide d'un instructeur, en discuter avec lui pour comprendre comment évoluer.
C'est facile de voir ce qui est vrai, mais toujours difficile de l'accepter. Les phrases du type "Quand on veut, on peut" sont vraies mais difficile à accepter. Pour pratiquer dans la simplicité, il va falloir baisser sa garde, accepte de se montrer avec ses faiblesses, ses forces, pratiquer en étant soi. Fini les masques. La pratique permet une rencontre avec soi-même.
Des difficultés dans la pratique ? Lorsque je dis que j'enseigne, c'est très utile pour le futurs cheminants, car si une difficulté survient... La solution pour une pratique aisée, c’est une voie sérieuse et un instructeur qui est avant tout un cheminant et avec qui on puisse communiquer suffisamment… c’est simple non  Je ne suis pas un maître mais un cheminant qui accompagne dans la phase d'apprentissage.


Seten cháyì rén